Les trois parties à aménager sont différenciées par le relief et par leur occupation actuelle :
• Le secteur « Rives de Seine », près du fleuve, est en contrebas du boulevard du général Jean Simon (qui prolonge le boulevard Masséna). Il est occupé par l’échangeur « Quai d’Ivry » du périphérique, par des entrepôts et usines, par l’hôtel industriel et par des services techniques. Ce sera la première zone traitée dès que les terrains seront libérés.
• Le secteur dit du « Trapèze », au débouché de l’avenue de France, est constitué du faisceau ferroviaire, voies et ateliers de la gare de triage de la SNCF.
• Le secteur « Triangle Sud », au voisinage du quartier Bédier-Boutroux, accueille actuellement les ateliers de maintenance des trains Corail.
Les orientations du projet Lion
• Un désenclavement de la zone en revivifiant le lien avec Ivry :
– Prolongement de l’avenue de France par deux branches en « patte-d’oie » (rue Bruneseau et une nouvelle rue). Installation d’une esplanade entre ces deux voies servant de belvédère vers Ivry et accueillant la station de tramway « Porte de France ».
– Percement d’une nouvelle rue, l‘allée Paris-Ivry, pour relier le pôle universitaire parisien avec le quartier Ivry-Port, en passant sous le boulevard du général Jean Simon et sous le périphérique.
– Ouverture de deux voûtes sous le pont National (cheminement piéton et piste cyclable, en double sens, prolongeant celle du quai Panhard et Levassor).
• Réorganisation du site :
– Déplacement et raccourcissement des bretelles du périphérique pour libérer de l‘espace au sol
– Nouveau tracé de la rue Berlier
– Restructuration du quai d’Ivry pour réduire la circulation automobile et encourager les circulations douces, requalification des berges de la Seine
– Déplacement des ciments Calcia et du PC de sécurité du périphérique
– Prolongement de l’avenue Boutroux
– Réagencement des bâtiments des services municipaux
– Aménagement du boulevard du Général Jean Simon : desserte du tramway, construction d’immeubles à usages multiples, plantation d’arbres d’alignement, ouverture sur la Seine
• Développement des transports en commun :
– Prolongement du tramway, (liaison dès 2012 avec le reste du 13e et le 12e)
– Création d’une nouvelle ligne de bus en site propre (TCSP « Val de Seine ») joignant Ivry et la station « Bibliothèque François Mitterrand » (RER C et ligne 14).
– Prolongement vers Ivry des lignes 62 et 89.
– Projet de prolongement de la ligne 10 de métro, avec percement d’une nouvelle station.
Qu’en pensent des acteurs du 13e
APLD 91, association des « Frigos », souhaite enrichir la réflexion menée par les élus, architectes et « citoyens bénévoles » en consultant des personnes qualifiées par leur connaissance de sujets de sociétés (géographes, économistes, sociologues, professionnels de la culture…). Sur la base de son expérience pionnière, cette association propose aux aménageurs de prévoir des structures d’accueil modestes (50 à 100 m2) pour les lieux d’activité : cela permettrait des coûts acceptables, garantissant l’installation de professionnels qui peuvent garder leur indépendance par rapport aux chaînes et aux grandes entreprises. C’est ce qu’on ne trouve pas pour le moment à PRG.
ADA 13, Association pour le Développement et l’Aménagement du 13e arrondissement, est favorable à une politique de construction de logements et de logements sociaux mais à l’échelle de la petite couronne, près des transports en commun et des emplois parisiens. Il faut éviter de les construire dans les lieux exposés aux nuisances ou dans des lieux trop isolés ou discriminés (quartier « Rive de Seine »). En matière d’activités, l’association préconise de tirer parti du nœud de circulation exceptionnel et des infrastructures existantes pour réaliser un pôle logistique favorable à la mobilité durable ; mais aussi de favoriser l’installation de petites entreprises sur des surfaces modestes (incitation par des loyers aidés). Le recours à des personnalités qualifiées est aussi recommandé : études des pollutions, compatibilité des tours avec le plan climat, recours à des spécialistes de très petites entreprises. L’articulation avec Ivry doit être améliorée : aménagement des berges de la Seine, allée Paris-Ivry, restructuration de la porte d’Ivry.
Tam-Tam, association qui défend un urbanisme concerté, n’est pas opposée par principe aux grandes hauteurs. La question mérite d’être posée face aux enjeux du projet : logements, activités, mixité urbaine et sociale, modernité, développement durable. Le problème est que la délibération de 2008 et la procédure de révision du PLU pour revoir les hauteurs réglementaires (sur ce secteur de 33 ha) ont adopté d’emblée un parti pris favorable aux tours, avec l’argument non démontré que cela permettait de construire plus. On peut en douter : les plus fortes densités sont observées dans les secteurs haussmaniens ; les espaces verts prévus par le projet Lion restent limités (square près de l’av. de la porte de Vitry, esplanade du « belvédère »). L’objectif prioritaire est de construire un quartier en continuité avec le reste du 13e, le 12e et Ivry ; d’élaborer un vrai quartier mixte, dense en logements et activités selon les principes de développement durable ; d’incarner une nouvelle modernité pour Paris. La question des hauteurs est secondaire par rapport à ces perspectives. Mais ces soi-disant « nouvelles formes urbaines », loin d’incarner la modernité, sont plutôt un retour à de « vieilles formes architecturales » datant de plus d’un siècle.
Pour Yves Contassot, élu « vert », est-il opportun de construire encore des bureaux ? Cela risque d’intensifier encore les transports alors qu’il y a déjà 900 000 personnes qui viennent travailler à Paris contre 100 000 qui cherchent à s’y loger. Ce n’est possible que si on rééquilibre, en reconvertissant en logements les bureaux du centre de Paris. De nouvelles tours répondraient-elles aux normes du Pan climat ?